- jeu-concours
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1 ♦ Activité physique ou mentale purement gratuite, qui n'a, dans la conscience de la personne qui s'y livre, d'autre but que le plaisir qu'elle procure. ⇒ amusement, divertissement, récréation; ludique. Le jeu. Le besoin du jeu chez l'enfant. Écolier qui ne pense qu'au jeu, n'a que le jeu en tête. — PAR JEU loc. adv.(cf. Par plaisir). Faire qqch. par jeu. Agir par jeu.♢ UN JEU. Un jeu brutal, bruyant, dangereux, paisible, puéril. Prendre part à un jeu. S'adonner à son jeu favori. ⇒ passe-temps. La comédie est « un jeu qui imite la vie » (Bergson) . Ce n'est qu'un jeu : cela ne tire pas à conséquence. — Jeu d'imitation, de manipulation; jeu de groupe. Jeux éducatifs. Des jeux de son âge, qui ne sont plus de son âge. — Jeux de main(s), où l'on échange des coups légers par plaisanterie. PROV. (par allus. aux « vilains » du Moyen Âge qui vidaient leurs différends à coups de poing) Jeu(x) de main, jeu(x) de vilain : les jeux de main finissent presque toujours mal. — Vieilli Jeux de prince : fantaisies que les puissants n'hésitent pas à satisfaire au mépris des faibles. « Ce sont là jeux de prince » (La Fontaine).2 ♦ Activité qui présente un ou plusieurs caractères du jeu (gratuité, futilité, bénignité, facilité).♢ Ce qui relève ou semble relever de la fantaisie pure. Les jeux de l'imagination, de l'esprit. Les « jeux décevants du souvenir » (Camus). Par métaph. Les jeux du destin, de la fortune. « Le Jeu de l'amour et du hasard », comédie de Marivaux. — Un simple jeu d'esprit. ⇒ badinage. — Spécialt (1666) JEU DE MOTS : allusion plaisante fondée sur l'équivoque de mots qui ont une ressemblance phonétique, mais contrastent par le sens. ⇒ calembour, contrepèterie. Jeu de mots facile. Mauvais jeu de mots. JEU D'ÉCRITURES : opération comptable purement formelle, sans incidence pratique sur le compte qui en fait l'objet.3 ♦ Chose sans gravité, qui ne tire pas à conséquence (⇒ bagatelle, plaisanterie) ou qui n'offre pas grande difficulté. Ce n'est qu'un jeu pour lui. Elle « crut que ce lui serait un jeu d'en venir à bout » (F. Mauriac). Se faire un jeu des difficultés, en triompher aisément. ⇒ se jouer; jongler (avec). Je me fais un jeu d'y arriver. C'est un jeu d'enfant.II ♦1 ♦ (XIIe) Cette activité organisée par un système de règles définissant un succès et un échec, un gain et une perte; dr. civ. Contrat aléatoire par lequel deux ou plusieurs parties s'engagent à remettre une chose ou une somme d'argent à celui des contractants qui sera le gagnant. Gagner, perdre, tricher au jeu. Que gagne-t-on à ce jeu ? Quel était votre partenaire à ce jeu ? Elle est très forte à ce jeu. La règle du jeu; fig. les conventions établies dans une situation donnée. — Le jeu : l'ensemble des règles à respecter. C'est le jeu. ⇒ régulier. Fam. Ce n'est pas de jeu; ce n'est pas du jeu. ⇒ irrégulier (cf. C'est de la triche). — Loc. Jouer le jeu : se conformer strictement aux règles du jeu, et fig. aux règles d'une activité.♢ (Jeux qui font appel à la vigueur ou à l'adresse physique) Jeux corporels, de plein air. Jeux de balle, de ballon. Jeux de poursuite. ⇒ cache-cache, 1. chat (cf. Quatre coins). Jeu de piste. Jeu de cache-tampon, de colin-maillard, de saute-mouton. Jeu de marelle. — Jeux d'adresse. ⇒ billard, boules, bowling, 2. croquet, mikado, osselets, quilles. Jeu de massacre (fig. ⇒ massacre ), de passe-passe. Jeux sportifs. ⇒ sport. Jeux de plage, que l'on pratique sur les plages. ⇒ frisbee, palet, 2. volant. Le football, jeu d'équipe. Jeu à treize : rugby. Terrain de jeux. ⇒ stade, terrain. Aire de jeu : espace réservé et aménagé pour les jeux d'enfants. — (Au plur.) Antiq. Compétitions sportives tenant la plus grande place dans les spectacles publics. Les jeux gymniques. Du pain et des jeux (« Panem et circenses »). Jeux du cirque, du stade. — J EUX OLYMPIQUES.♢ (Jeux qui font appel aux facultés d'invention, à la mémoire, à l'érudition). Jeux intellectuels. Jeux de société, petits jeux, jeux innocents, où le manquement aux règles est sanctionné par le dépôt d'un gage et une pénitence. Jeux de stratégie. Jeux d'esprit. ⇒ anagramme, charade, devinette, énigme, lipogramme, logogriphe, rébus. Jeu du corbillon, de pigeon-vole. Jeu des métiers, des portraits. Jeux de rôle(s), de stratégie. Jeux électroniques, jeux vidéo. — Jeux radiophoniques, télévisés. (1966) Jeu-concours :jeu public, souvent publicitaire.♢ (Jeux fondés sur le calcul, le hasard, ou sur les deux) Jeux de cartes, de dames, d'échecs, de go, de dés. Jeux de hasard (⇒ loterie, loto, roulette) ; jeu de l'oie, des petits chevaux. Jeux d'argent, où l'on risque de l'argent. — Absolt LE JEU. Cercle, établissement, maison, salle de jeu. ⇒ casino, tripot. « On connaît cette chance immanquable des novices aux tables de jeu » (Aragon). Aimer le jeu. Le démon, la passion du jeu. Se ruiner au jeu. Dettes de jeu. PROV. Heureux au jeu, malheureux en amour.♢ Théorie des jeux, mettant en relief les analogies du comportement des agents économiques et des différents partenaires d'un jeu lors de l'élaboration d'une stratégie ou de la prise d'une décision. Jeu d'entreprise : simulation (sur ordinateur) de la gestion d'une entreprise. — Jeux de langage.♢ Fam. Jeux de con : jeux absurdes. C'est vraiment un jeu de con, une activité absurde, inepte. — Ce petit jeu, désignant des manières de faire peu franches ou puériles. À ce petit jeu, tu n'es pas sûr de gagner !2 ♦ Action de jouer, partie qui se joue. Suivre le jeu, être au jeu. Meneur de jeu. — Loc. Calmer le jeu : apaiser une querelle. Sport Joueur hors jeu.♢ (1578) ENTRER EN JEU : ouvrir le jeu; fig. se mettre de la partie, entrer dans une affaire, une discussion. ⇒ intervenir. — (Choses) Facteurs qui entrent en jeu dans une affaire. ⇒ jouer. — Entrer dans le jeu : participer à (une affaire, une entreprise); fig. prendre part à une entreprise déjà commencée. ⇒ participer. Entrer dans le jeu de qqn, favoriser ses intérêts. Faire entrer, mettre qqn dans son jeu. — ÊTRE EN JEU : être en cause, en question. Une grosse somme est en jeu. Son honneur est en jeu. Votre vie est en jeu : il y va de votre vie. — Mettre (de l'argent) en jeu. ⇒ miser; enjeu, mise. Mettre en jeu toutes ses ressources, les employer, les déployer. Mettre en jeu la vie d'un homme, l'exposer, la risquer.♢ D'ENTRÉE DE JEU : dès le début. « il fallait d'entrée de jeu noter les circonstances » (Tournier). Se prendre, se laisser prendre, se piquer... AU JEU : se laisser passionner; s'obstiner.♢ PROV. Le jeu ne vaut, n'en vaut pas la chandelle. — Tirer son épingle du jeu.3 ♦ Chacune des divisions de la partie, à la paume, au tennis. Une manche en six jeux. Jeu ! Balle de jeu. Deux jeux à trois. Jeu décisif. ⇒ tie-break.4 ♦ Hist. littér. Pièce en vers, dramatique ou comique, au Moyen Âge. Le Jeu de Robin et de Marion.5 ♦ (Dans des expr.) Somme d'argent risquée au jeu. Jouer petit jeu, gros jeu (⇒ flamber) . Fig. Jouer gros jeu : prendre de grands risques. — Faites vos jeux : misez. Les jeux sont faits, rien ne va plus. Loc. fig. Les jeux sont faits : tout est décidé (cf. Les dés sont jetés). « il est trop tard maintenant, les jeux sont faits, je n'y puis rien changer » (Butor).III ♦ Ce qui sert à jouer.1 ♦ (1489) Instruments du jeu. Jeux de quilles, de boules. Jeu d'échecs, de dames, de l'oie, de dominos. Jeu de 32, de 52 cartes. Elle « battait machinalement un jeu de cartes » (Chardonne). Jeu de construction. Offrir un jeu de société. Jeux éducatifs, électroniques, vidéo. Prêt de jeux (⇒ ludothèque) .♢ Lieu du jeu, dans certains jeux. Le jeu de boules du Luxembourg. Jeu de paume.2 ♦ (1580) Assemblage de cartes plus ou moins favorable qu'un joueur a en main. Avoir du jeu, un beau jeu. Il a un jeu superbe; son jeu est superbe. Avoir des atouts dans son jeu. J'ai vu son jeu. — Loc. Avoir beau jeu : être en situation de triompher aisément. Cacher son jeu. Mettre tous les atouts dans son jeu. Abattre son jeu. Étaler son jeu.♢ Le grand jeu : le jeu complet des tarots, en cartomancie. Faire le grand jeu.3 ♦ Par anal. (1687) Série complète d'objets de même nature et d'emploi analogue. Un jeu de cravates, d'aiguilles, de clés (⇒ trousseau) . — Imprim. Jeu d'épreuves : série d'épreuves du même ouvrage. — Mar. Jeu d'avirons, de voiles. — Mus. Jeu d'orgue(s) : rangée de tuyaux de même espèce et de même timbre, formant une suite chromatique de sons.IV ♦ (1220 fig.)1 ♦ La manière dont on joue. Un jeu habile, prudent, subtil. Fig. Jouer un jeu dangereux, serré. — Loc. Jouer franc jeu. Jouer (un) double jeu : agir de deux façons pour tromper. Cessez ce jeu. Voir clair, lire dans le jeu de qqn; percer le jeu de qqn, deviner ses intentions. « J'ai tout de suite lu dans votre jeu » (F. Mauriac). — Bien jouer son jeu : conduire habilement son entreprise. Faire le jeu de qqn : servir involontairement ses intérêts.2 ♦ Façon de jouer d'un instrument, d'une arme. « C'est une belle épée. Son jeu est net » (Hugo). Jeu d'un violoniste. Un jeu brillant, nuancé.3 ♦ (XIIIe) Manière de jouer un rôle. Le jeu d'un comédien. Un jeu pathétique, poignant, sobre. ⇒ interprétation. « donner aux acteurs des indications de jeu » (Duhamel). — Jeu de scène : ensemble d'attitudes qui concourent à un effet scénique.♢ Loc. adj. (inv.) (1867; allus., à l'origine, au jeu démodé des vieux comédiens) VIEUX JEU : peu en accord avec la mode, le goût du jour. Elle est, elles sont vieux jeu. C'est vieux jeu. ⇒ démodé .♢ Rôle, comédie qu'on joue. Être pris à son propre jeu. Se laisser prendre au jeu de qqn. Jouer un drôle de jeu. Jouer le jeu du désespoir. Jouer le grand jeu : déployer tous ses talents de comédien pour convaincre, séduire, et par ext. toutes ses ressources pour arriver à ses fins.4 ♦ Manière de mettre en œuvre. JEU DE (suivi du nom d'une partie du corps). Le jeu de mains d'un pianiste. Boxeur qui a un mauvais jeu de jambes. — Jeu de physionomie : mouvement des traits qui rend le visage particulièrement expressif à un moment donné.♢ Jeu de lumière : combinaison de reflets mobiles et changeants. Les jeux de lumière du théâtre, produits par des sources lumineuses mobiles. (1888) Jeu d'orgue : tableau électrique qui commande les éclairages, au théâtre. — JEU D'EAU : combinaison de formes variées qu'on fait prendre à un ou plusieurs jets d'eau, et par ext. le dispositif utilisé à cet effet. Jeu d'eau d'un bassin. Les jeux d'eau de Versailles.V ♦1 ♦ (1677) Mouvement aisé, régulier d'un objet, d'un organe, d'un mécanisme. ⇒ fonctionnement. Jeu d'un ressort, d'un verrou. Le jeu des muscles. « le jeu rapide des doigts dépeçant la viande » (Fromentin). Le libre jeu des articulations.2 ♦ Fig. ⇒ 1. action. Par le jeu d'alliances secrètes, de causes diverses. Les forces en jeu, mises en jeu. Le jeu de l'offre et de la demande.3 ♦ Techn. Espace ménagé pour la course d'un organe, le mouvement aisé d'un objet. Jeu du cylindre, entre le piston et le couvercle ou le fond du cylindre. Donner du jeu à une fenêtre, un tiroir. — Fig. Laisser un peu plus de jeu aux transactions. ⇒ marge.♢ Défaut de serrage, d'articulation entre deux pièces d'un mécanisme. Cette pièce a du jeu, il faut la revisser.
Encyclopédie Universelle. 2012.